• DERNIER CHAPITRE …Et la lumière fut

    « Le coupable est… »

     

    L’assistance sembla retenir son souffle, leurs cœurs s’étaient arrêtés, la pendule semblait prise d’un sommeil de plomb, attendant l’heure fatidique, le point d’orgue, le dénouement, le final à cette affaire.

     

    « Le coupable est, reprit Raphaël,(...)

     

    (...) une personne venue de l’extérieur, impossible à identifier. 

     

    - Pardon ? s’exclama l’assistance.

     

    - Tout nous laisse à penser que le coupable n’était pas dans la maison : aucune personne n’est sortie de la nuit, l’arme n’a pu être retrouvée dans la maison.

     

    -Tous les invités ont un alibi solide, et sont d’ailleurs tous insoupçonnables.

     

    -De plus, nous avons repéré des traces de pas venant vers la maison ce matin, mais la neige les a effacées. »

     

    Ces explications données, chacun partit de son côté. Les deux frères se regardèrent alors, l’ai grave, repensant à ce mensonge, invraisemblablement accepté. Plus c’est gros, plus ça passe, pensaient-ils. Malgré tout, il leur restait encore une chose à apprendre.

     

    ***

     

    Raphaël et Henry ouvrirent brusquement la porte de la chambre, y pénétrèrent en coup de vent, et la fermèrent aussitôt. Les deux amants interloqués les regardaient, comme frappés par la foudre.

     

    « Vous nous devez des explications, commença Henry, les mains sur les hanches.

     

    -Bon… je suppose que ce n’est plus la peine de se cacher. » commença Marlène.

     

    Leur mère jeta un regard attristé à Etienne Schalter. 

     

    « Commençons du début… Nous nous aimons depuis notre plus tendre enfance. Au début de mon mariage arrangé avec votre père, nous avions essayé de ne plus nous revoir. Mais, par la force du hasard, nous nous sommes revus un jour sur un quai de gare. Nous avons alors commencé à nous revoir, puis repris notre relation amoureuse… à l’insu de votre père.

     

    -Mais, un jour, reprit Etienne, votre mère m’a appris que votre père et elle ne s’entendaient pas du tout, et que cette relation s’envenimait de jour en jour. J’ai vu, en arrivant au début de la semaine, que vos parents avaient eu une dispute. Bien sûr, les deux avaient reçu des coups, mais je n’ai vu que ceux que votre mère avaient reçus, et mon sang n’a fait qu’un tour… 

     

    -Alors, sans me prévenir, il est allé assassiner Jean pendant la nuit, termina Marlène.

     

    -Donc tu n’as pas participé au meurtre ?, demanda Raphaël.

     

    -Je n’ai pas poignardé votre père. Mais c’est de ma faute si Etienne a commis l’irréparable.

     

    -Moi aussi, je voudrais des explications, dit doucement Etienne. Pourquoi ne nous avez-vous pas dénoncé tout à l’heure ?

     

    -Notre hypothèse n’était pas totalement validée, commença Henry. Et…

     

    -Nous voulions connaître toute l’histoire. » termina Raphaël.

     

    Un long silence s’installa.

     

    « Comprends-tu, demanda Marlène, une larme coulant sur sa joue, à peine audible, pourquoi je regrette ton geste ?

     

    -Oui, soupira Etienne, à peine plus audible. Mais si je ne l’avais pas fait, j’aurais regretté à jamais de n’avoir pas pu te protéger. »

     

    Les deux garçons ne purent en supporter plus.

     

    ***

     

    Ils sortirent, s’assirent sur le divan du salon. Leurs livres étaient posés sur la table basse, comme ils les avaient laissés quelque jours auparavant – une éternité. Toutes les contradictions se battaient dans leurs esprits. Ils ne savaient plus quoi faire, ni quoi penser. Ils s’assirent. Raphaël regarda Henry, Henry regarda Raphaël. Soudain les contradictions s’envolèrent. Bien sûr, leur quotidien allait changer, et rien ne serait plus comme avant. Mais n’était-ce pas le prix à payer pour avoir trouvé la vérité, aussi dérangeante, déstabilisante fusse-t-elle ?

     

     

     

    FIN

     


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